Technologie domotique, le véritable départ

L’opinion des experts est unanime : il n’y a pas de raison pour qu’un logement soit moins confortable qu’une auto.

Lors du dernier congrès spécialisé d'electrosuisse qui a eu lieu à Berne ces 2 et 3 avril dernier, les spécialistes des différents domaines technique du bâtiment, les professionnels ainsi que les propriétaires sont arrivé à la même conclusion :

Pourquoi, dans le bâtiment, persévèrent-on dans des technologies d'infrastructure qui n'ont pas évoluée depuis presque 2 générations, alors que dans presque tous les autres domaines, l'utilisateur profite à plein des meilleures et des plus récentes évolutions technologiques ?

A l'aube d'une société à 2000 watts, on peut rappeler ici quelques extraits de déclarations importantes :

Dans la construction de nouveaux appartements, les systèmes domotiques commencent à devenir des équipements standards. Le marché Européen de la domotique devrait doubler d’ici 5 ans…”...
Extrait d’une étude de Frost et Sullivan, septembre 2007

"…dans 3 à 5 ans, la domotique sera entrée dans les moeurs à tel point qu’on se demandera comment on pouvait vivre sans".
M. Jeffrey Huang, professeur à l’EPFL au département d’architecture, fin 2007

"Outre l’aide à l’introduction des énergies renouvelables, il serait également utile de multiplier les efforts en matière de domotique et autres usages informatiques susceptible de réduire automatiquement les consommations. Enfin, le chauffage individuel des locaux étant généralement économe en énergie, il pourrait être souhaitable de favoriser cette pratique…"
Réponse de la commission des communautés Européennes au LIVRE VERT sur l’efficacité énergétique, 2005

De plus, dans le 3ème rapport de L’OFEN sur les perspectives énergétiques, publié en 2006, la domotique est présentée comme étant l’un des facteurs influant pour atteindre l’objectif d’une société à 2000 Watt !

Alors... comment se fait-il que ces technologie soient si "absentes" dans nos chantiers de construction ou de rénovations ?

Voici la réponse sous la forme de la conclusion de ce congrès spécialisé :

Pour quelle raison la plupart des logements ne disposent-ils pas encore de stores automatiques, de verrouillage central des portes, de réglages automatiques de l’éclairage ou de la température?

A première vue on distingue aujourd’hui dans la plupart des cas très peu de différences entre un appartement construit il y a une quarantaine d’années d’un autre construit en 2008. D’où vient cette situation?

D’après les nombreux témoignages exprimés, le milieu de la construction est encore très peu sensibilisé à cette question. La domotique intéresse peu ou pas les architectes, probablement parce qu’elle est peu ou pas visible dans une construction.

Installateurs et ingénieurs sont encore peu au courant des potentialités des nouvelles technologies et techniques et sont parfois inquiets devant leur apparente complexité. Quand aux investisseurs ils ne sont pas beaucoup plus motivés.

Un symptôme: lors de leur enquête périodique sur les besoins des locataires ou propriétaires ils ne posent pas de question concernant l’adéquation entre l’infrastructure du logement et des besoins des utilisateurs. D’autre part il y a une contradiction entre la perspective de durabilité d’un logement en Suisse (50 à 100 ans) et la réticence à investir des sommes qui peuvent être relativement faibles (quelques milliers de francs) pour assurer l’évolution technique du logement dans les dizaines d’années à venir.

Ainsi il est rare que l’on installe systématiquement un câblage en étoile dans une construction nouvelle, bien que selon plusieurs témoignages, les frais supplémentaires comparés à un câblage classique ne dépassent pas 2 à 3 millesfrancs. En contrepartie ils ouvrent toute grande la porte à l’intégration de solutions domotiques futures.

Dans les nombreux exemples de réalisation présentés lors du congrès, l’initiative de la mise en œuvre des techniques de domotique est pratiquement toujours venue du client final et pas des constructeurs. Dans certains cas les professionnels traditionnels sont même parfois dissuasifs.

N’y a-t-il donc aucune perspective pour la domotique? Certes, non. Mais le chemin est encore long avant que les installations banalisées de nos voitures deviennent courantes dans nos logements. Trois axes ont été identifiés lors du congrès : la nécessité d’économiser l’énergie, qui a trouvé maintenant une volonté politique clairement exprimée, demande la mise en place de moyens domotiques performants (capteurs, régulateurs).

D’autre part l’électronique de loisirs, en particulier le déploiement de la TV-HD, demande un réseau à large bande performant pour la distribution dans le logement.

Enfin les aides domotiques peuvent être un des moyens pour répondre aux besoinssuite au vieillissement de la population, en permettant aux personnes âgées de rester plus longtemps autonomes dans leur logement (économiquement parlant retarder l’entrée en EMS de seulement 6 mois représente déjà une économie considérable).

Les moyens et produits techniques sont disponibles et performants. Le seul progrès important attendu est l’obtention d’une meilleure harmonisation. Beaucoup trop de solutions actuelles sont propriétaires et lient le client à un producteur, ce qui est un sérieux handicap dans une perspective de 50 à 100 ans.

En conclusion, la maison intelligente ou communicante a besoin, moins de nouvelles percées technologiques que… d’une bonne communication. Il est nécessaire de mieux faire connaître ces possibilités dans les milieux de la construction et auprès des utilisateurs. Des expositions et des congrès tels que ceux tenus à Berne sont nécessaires. Et il faut surtout séduire les architectes pour qu’ils y participent ! Les utilisateurs pionniers (propriétaires ou locataires) continuerontà jouer ici un rôle essentiel pour ces prochaines années.

 

 

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